Dans le paysage dynamique et rapide des lieux de travail contemporains, le rôle du leadership a évolué au-delà des paradigmes traditionnels. Aujourd’hui plus que jamais, les dirigeants sont mis au défi de naviguer sur un terrain qui exige non seulement une acuité stratégique, mais aussi une compréhension profonde de l’expérience humaine. Il s’agit d’une approche qui transcende les frontières conventionnelles de la gestion et qui met l’accent sur l’empathie, la résilience et la promotion d’une culture de soutien.
Les statistiques relatives à la santé mentale sur le lieu de travail, en particulier dans l’écosystème florissant des startups, sont irréfutables. Selon des études récentes, un pourcentage stupéfiant de 72 % des fondateurs de startups déclarent avoir des problèmes de santé mentale, 38 % d’entre eux déclarant avoir souffert de dépression, de stress, d’anxiété, de troubles bipolaires, de TDAH, d’épuisement professionnel et d’abus de substances. La poursuite incessante du succès, combinée aux pressions de l’innovation, crée souvent un environnement propice aux problèmes de santé mentale.
En quoi le leadership éclairé par les traumatismes peut-il être utile ?
Le leadership tenant compte des traumatismes apparaît comme une lueur d’espoir dans ce scénario, car il offre une perspective transformatrice à travers laquelle les dirigeants peuvent envisager et traiter le bien-être de leurs équipes. Il s’agit de reconnaître que derrière chaque réaction inadaptée, telle que la dissociation, se cache une force unique qui attend d’être exploitée. Prenez l’hyperfocalisation, par exemple, un superpouvoir souvent dissimulé dans les plis d’un traumatisme. Les dirigeants qui tiennent compte des traumatismes comprennent l’importance d’identifier et d’entretenir ces capacités latentes, transformant ainsi ce qui pourrait sembler être un handicap en un atout précieux.
En outre, cette approche nécessite un changement de paradigme dans la manière dont nous percevons les personnes traumatisées. Au lieu de les étiqueter comme des personnes à risque, difficiles à gérer ou imprévisibles, les dirigeants qui tiennent compte des traumatismes apprécient la diversité de pensée que ces personnes apportent à la table. Ils reconnaissent que la résilience, l’intelligence émotionnelle et l’adaptabilité – qualités souvent cultivées en surmontant un traumatisme – sont des traits que tout dirigeant devrait activement rechercher dans ses équipes.
Comment les traumatismes se manifestent-ils sur le lieu de travail ?
Le lieu de travail est un microcosme de la société, et les traumatismes vécus au niveau collectif se manifestent inévitablement dans les structures organisationnelles. Les bouleversements mondiaux de ces dernières années, tels que la pandémie de COVID-19, les récessions économiques et la montée des mouvements d’extrême droite, ont laissé une marque indélébile sur la psyché collective. Le leadership tenant compte des traumatismes reconnaît que ces événements ne sont pas des incidents isolés mais des influences durables qui façonnent la manière dont les individus s’engagent dans leur travail et auprès de leurs collègues.
Dans ce contexte, les traumatismes sociétaux non résolus deviennent un perturbateur silencieux au sein des organisations. Si elles ne sont pas prises en compte, ces blessures collectives s’infiltrent sur le lieu de travail, influençant la prise de décision, la dynamique interpersonnelle et le moral général de l’équipe. Un dirigeant qui tient compte des traumatismes reconnaît les effets des traumatismes de la société et travaille activement à la création d’un environnement favorable à la guérison et à la croissance.
Traits d’un leadership éclairé par les traumatismes
Les nouvelles caractéristiques d’un grand leadership, à l’ère des approches fondées sur les traumatismes, s’articulent autour des points suivants l’empathie, la compréhension et un engagement inébranlable à favoriser le bien-être de chaque membre de l’équipe. Les leaders ne sont pas seulement des capitaines qui dirigent le navire ; ce sont des navigateurs compatissants qui guident les individus à travers les complexités de leur parcours personnel et professionnel.
Lorsque les dirigeants adoptent les principes d’un leadership tenant compte des traumatismes, ils deviennent les catalyseurs d’un changement positif au sein de leur organisation. En reconnaissant et en comprenant comment les traumatismes affectent les individus, ils créent une culture qui donne la priorité à la santé mentale, valorise la diversité des points de vue et met l’accent sur les forces qui émergent de l’adversité.
En conclusion, le leadership tenant compte des traumatismes n’est pas simplement une tendance, mais une évolution nécessaire dans la manière dont nous dirigeons et gérons le lieu de travail moderne. C’est un appel à reconnaître l’humanité de chaque membre de l’équipe, en comprenant que derrière chaque lutte se cache un réservoir de potentiel inexploité.
Les qualités acquises en surmontant un traumatisme – résilience, intelligence émotionnelle, créativité, adaptabilité – ne sont pas seulement louables ; ce sont des atouts inestimables pour toute organisation en quête d’un succès durable.
Les dirigeants doivent donc s’interroger : Dans un monde où les traumatismes collectifs façonnent nos expériences quotidiennes, sommes-nous équipés pour diriger avec empathie, favoriser la résilience et exploiter les diverses forces de nos équipes ? La réponse pourrait bien définir la trajectoire de la réussite et du bien-être sur nos lieux de travail.
Auteur : Babou Olengha-Aaby
Shiftbalance se consacre au leadership féministe et aux lieux de travail inclusifs. Consultez notre page sur le coaching des dirigeants pour savoir comment nous pouvons vous aider à devenir un dirigeant plus inclusif.